je suis un dealer !

Publié le par Antoine Grüner

Depuis quelques mois c'est ainsi que j'ai décidé de nommer mon activité professionnelle. 

Lorsque l'on me demande mon activité je répond "Dealer de vin vivants Italiens et Français"

Sur mes cartes de visite professionnelles, c'est également la dénomination de mon activité.

C'est la rentrée scolaire la semaine prochaine, et je réfléchis à l'écrire sur la paperasse à remplir pour l'héritier...

 

Bref, j'avais décidé de ce petit gui Mique en apercevant une énième affiche de lutte contre l'alcoolisme montrant des verres de vins et un tas de tôles dans le fond, nous laissant croire, une fois encore, que le vin est responsable de la plus grande partie des accidents automobiles de France et que: "si tu veux être un bon citoyen, tapes sur ton caviste, c'est un criminel"

 

Au vu de la quasi responsabilité que portent les marchands de vins dans la disparition prématurée de bon nombre de nos concitoyens j'ai décidé de m'affubler de ce blaze professionnel.

 

Puisque je suis un considéré comme dangereux, comme un inconscient qui vendrait, sous le manteau, des magnums de Saint Veran de la famille Perraud à la sortie des écoles, comme un type qui passe au travers des groupes de festivaliers en susurrant discrètement à chacun: " vin de table, vin sans soufre, Cabernet-Franc" , et tous ça avec l'oeil torve...

Et pour ceux que j'attraperais dans mes filets je leur dirais: " la première quille elle est pour moi" , histoire qu'il devienne bien accro...

 

J'oubliais aussi que le cancer, c'est ma faute. Si si, je fait venir des tonnes de crabes pour qu'ils bouffent nos congénères, c'est comme ça. 

 

Je fais aussi baisser la moyenne question natalité. Ben oui, les gens sont tellement occupés à boire des vins d'Henri Milan au tonneau, qu'ils se reproduisent plus. Je viens même de lire sur un blog prohibitionniste que le SIDA, c'est pareil, c'est ma faute.

 

A force d'obliger les gens à boire du Chianti de qualité, ben ils oublient de mettre des capotes...

Je suis vraiment vilain et dangereux.

 

Donc voila. Comme tout ceci me gonfle au plus haut point, je ne changerais plus ma dénomination professionnelle. 

Je reprendrais avec joie le doux nom de Marchand de Vins, de Caviste ou encore de bistrotier à partir du moment ou le vin aura une meilleure place dans notre pays.

 

Lorsqu'il sera enfin reconnu comme un élément culturel de notre pays.

 

Lorsqu'il sera organisé des leçons de dégustation au collège et au lycée, afin que le plaisir du vin passe aussi avant l'ivresse, et que l'"ivreté" soit appréciée à sa juste valeur philosophique.

 

Lorsque les campagnes de lutte contre l'alcoolisme dénonceront les ventes excessives d'alcools forts, de mauvaise qualité dans trop d'endroits.

 

Lorsqu’il ne faudra plus se conformer à des lois et restrictions ineptes pour être Marchand de vins ou exercer l'activité de Bar à Vins

 

Donc je commencerais par là, c'est surement pas sufisant...


 


 


 

Publié dans Inclassables

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