Chez Leroy de Montbenaut, ça respire
C'est sur, c'est pas une découverte dont je vais vous parler. Pas un Vigneron que j'aurais dénicher, caché derrière le tonneau d'un improbable salon des Vin de l'Association des Amis de la tête de veau (rigolez pas, ça existe par chez nous).
Les Vins de Richard, y'a pas à tortiller, c'est grandiose, ça, on le savait déjà. Le bonhomme, il ne sert à rien d'en parler (puis il n’aimerait pas trop ça), il est de la trempe des "Grands Monsieur".
Par contre, je voulais vous toucher deux mots de l'expérience quasi mystique qui se déroule au contact de ses Vignes...
Je m'en souviendrais, je pense, toute ma vie, même gaga... Un ciel un peu bas, des couleurs très particulières. Entre le bleu et le gris foncé, limite inquiétant. Et puis ça soufflait bien ce jour là sur Montbenaut. Un vent froid mais pas glacial comme on en a dans l'Est. Plutôt chargé d'une saine humidité, presque salin la soufflante.
Au premier regard sur la parcelle, tu te dis qu'il y a un truc. Comme un morceau de free jazz... Tout est maitrisé, mais il y a un laisser aller merveilleux, une spontanéité qui se dégage de tout ça... Une première claque.
Alors là, tu entres dans les rangs et c'est tout un équilibre qui t'enveloppe.
Ça a l'air idiot de dire ça comme ça, mais c'est une vraie sensation de bien être. Le sol est meuble, il respire, tu sens sous tes pas que tout le monde est content la dessous. 2ème claque.
Chaque cep à une histoire que Richard raconte au gré des sujets abordés. "Celui ci, le costaud, ben y'a 7 ans, on a faillit le perdre"...
Quand il est arrivé pour la première fois sur Montbenaut, c'était Hiroshima. Les sarment les uns dans les autres, les pieds taillés par les mains de 5 ou 6 tailleurs différe,nts, pas de cohérence, pas d'équilibre. Pourtant "y’avait quelque chose à en faire"...Tu m'étonne !
On devrait y emmener tous les sceptiques, tous les bornés, les "#JetapesurOlif" , les gars qui ont des doutes sur l'utilité de travailler les sols...
Comment ne pas ressentir l'énergie qui se dégage d'une parcelle équilibrée, accompagnée, torturée parfois?
La respiration de ces sols, le ressentis incroyable de l'échange qui se fait entre les éléments. Magique je vous dis.
J'ai souvenir de belles et grandes parcelles qui me donnèrent ce sentiment, mais jamais aussi profondément. J'avais en tête les Vignes de Patrick Meyer... Bizarre... :)
Ce fut un très grand moment, un moment de ressenti. Une énergie qui se dégage tranquillement, comme si tout était équilibré. Forcément, ça "remet le bonhomme sur cheval" On en prend un peu au passage de cette énergie, de ce don.
Ca peut pas nous faire de mal.
La suite de la visite, c'est juste de la confirmation. Le gros du travail est à la Vigne. Les Vins furent splendides, le bonhomme toujours aussi accueillant. Les surprises dégoupillées furent nombreuses et les canons qu'ont croyait perdu et déjà oublié réapparurent du fond de la cave du Richard...Jusqu'à tard dans la nuit...
Et puis on a eu la surprise de voir venir aussi un dessinateur à vélo...