Ma maitresse s'appelle LA LOIRE

Publié le par Antoine Grüner

Il en va de l'amour des vins et des vignobles comme de celui des Hommes, celui ci évolue, cesse, s'amplifie au fil des ans, et parfois on fait de nouvelles rencontres...

Ce n'est pas pour cela qu'on abandonne nos amours de jeunesse ou de toujours, mais il est des rencontres qui vous font frétiller, qui vous donne des ailes.

Le plus beau, c'est que parfois on les connaissait déjà, on les a croisé moults fois sans les regarder vraiment, sans leur prêter l'attention qu'elle méritait. Et puis un jour, sans crier gare, tu te trouves face à l'évidence... "Je suis amoureux" !

Ma nouvelle maitresse s'appelle LA LOIRE.

 Voila déjà des années que je passais par chez elle, que je goutais avec délices ses vins et ses cuisines, que je me faisais un plaisir de venir au frais gouter de grands breuvages dans des grottes peu chauffées chaque début février...

Mais voila, je ne venais pas pour elle, en quelque sorte je profitais de son hospitalité, mais je ne la regardais pas dans les yeux... Pas par condescendance, vraiment pas, mais parce que je n'étais surement pas prêt...

J'avais découvert le vin (comme beaucoup) avec les graaaaands Bordeaux, qui furent mes premières filles de joie (quoi que elles au moins donne du plaisir tout au long de la vie…), puis les vins vivants auprès de deux grands vignerons Bourguignons qui furent mes encanailleurs... Entre deux, une histoire d'amour jamais achevée avec les jus du Jura, vinrent les aventures d'un soir avec des vins de plus en plus vivants, de ces temps ou on s'abandonne ou trop n'est encore pas assez. 

Puis vient le matin ou on veut se poser, s'assagir pour mieux comprendre et aimer, on réunis tous ses amours et on les dorlote une à une, en essayant de les comprendre de mieux en mieux. C'est comme un vieux couple qui s'installe, on a nos habitudes, jamais un degré de trop. On est heureux...

 C'est souvent à ces moments ou on croit qu'on ne sera plus surpris que surgit celle qu'on croisait souvent et qu'on avait pas regardé attentivement, come la fille qui en 3ème portait lunettes et boutons, qu'on recroise 10 ans après, femme, resplendissante, et qui nous toise de haut en bas, réglant définitivement son compte au jeune con qu'on était...

Ce qui devait arriver arriva, je l'ai recroisé, une nouvelle fois et cette fois elle m' tapé dans l'oeil. Pas un coup de foudre qui m'aurait renversé, non, mais comme une évidence, on a l’âge de se rencontrer elle et moi, pour de vraie.

 Je fais de plus en plus d'allers retours vers elle et chaque fois je suis renversé...

Nos dernières escapades nous ont conduits dans deux restaurants forts recommandables et déjà connu par certains...:

 Fais pas ton timide, clique ici------link 

Topissime déjeuner ce midi là en bord de Loire. Plus que des plats, ce sont plutôt des produits que l'on choisit à la carte, et chacun d'eux est interprété en duo, de deux manière complétement opposées. Un Homard au bouillon, et posant à ces cotés, une ingénieuse glace de corail, relevée juste comme il faut pour étourdir la chair du Homard, lui même d'une cuisson précise et juste.

Homard

 

La suite fut du même acabit et la Lotte, habituellement malmenée dans ses duos avec le Cochon, m'a réjouis la bouche. Encore une fois la cuisson fut impeccable et surtout, les arômes chacun à leur places. Pas de mélange disgracieux entre le fumé du Cochon et la chair de la Lotte, cuisson à part, et construction en final. Le tout très harmonieux...

 

Lotte-1 (glissées)-copie-1

 

Cependant, malgré tous ces délices de Miam, je déconseille vivement l'endroit à ceux qui aiment le vin... Je m'interroge sur la pertinence de réaliser des plats si aboutis et d'avoir 'l’indécence de présenter une carte des vins aussi ridicule... Un exemple : Vin au verre : Uby Blanc 9 euros...

Le reste de la carte est l'unisson, entre médiocrité et vide sidéral, entre «foutage de gueule et je m'en foutisme... Des négociants à gogo, très peu de vins de Loire (un comble), et pour représenter la région, ses pires jaja sont à la carte. Trois vins étrangers pour donner le change et faire croire "qu'ici on cherche des vins originaux" , sauf que ceux-ci sont proposés par tous les multicartes...  Bref, pour le Miam, c'est glop, pour le Glou, pas glop...

 En voila un ensuite qui a compris que Miam et Glou vont ensemble, et vous me direz, pour un restaurant c'est normal...et vous aurez raison ! On passe à table chez UNE ILE, à Angers :

 Allez, hop---link

 Je passe rapidement sur le cadre, c'est pas mon style mais c'est bien fait, pour ça je discute pas. 

Dans l'assiette c'est propre, droit, sans fanfreluches ni tape à l'oeil. Les produits sont mis en avant, le chef travaille ses sauces, ici pas de petits trucs en plus à droite et à gauche qui risqueraient de dénaturer les matières premières. Une cuisson juste comme il faut, des sauces précises en arômes, et trois produits pas plus dans l'assiette. 

 

Et puis attention les papilles, la carte des vins est enOOOOOOOOrme de qualité, on voudrait s'y perdre, y prendre des heures pour lire une à une les références, se remémorer quelque anecdotes concernant l'un ou l'autre des vignerons présent, mais il fait soif alors on va à l'essentiel et on prends plaisir :) 

La Lune 1998, un Metras des familles, et une bulle de Loire feront notre bonheur pour ce déjeuner...

Dessert

(Je sais l'image est à l'envers...mais impossible de la retourner ;) )

Pour terminer ce sera un dessert dans l'esprit du repas, arômes biens placés, fondant, croquant, et un sablé maison généreux sur le beurre ! un régal pour moi qui ne suis pas très sucré.

UNE ILE ou on se sent très bien, pas seul au monde et bien nourris , la barque pour y retourner est déjà prête, c'est pour bientôt et on est bien content.

 

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