Coup de chaud sur la Sibérie
Ce matin lors de mon petit briefing vinique et Facebookien, je croise un lien de l'excellent François Desperriers du non moins excellent Bourgogne Live.
Ce lien, que voici ------ link , renvois sur le forum LPV ou Hervé Bizeul intervient au sujet de sa demande de ne pas apparaitre dans le nouvel opus du guide RVF.
Il nous dit plusieurs choses intéressantes et auxquelles je souscris volontiers. Les changements incessants de dégustateurs peuvent largement influer sur la cohérence de l’analyse globale d'une région viticole. Les dégustations doivent EVIDEMMENT se faire à l'aveugle pour qu'elles soient justess et qu'elle puissent être franches. Je crois, enfin, que c'est son droit de ne pas vouloir figurer dans ce guide, même si cela correspond au moment ou il serait plus mal noté qu'auparavant...
Par contre y'a quand même quelques petites choses qui me titillent la couenne...
Quand je lis par exemple : "J'acceptais de plus en plus mal, enfin d'être jugé sur le fait que je ne crois pas à la puissance des constellations pour décider du jour de ma mise en bouteille, que mes vins "ne soient pas assez vivants" . Je me demande comment Monsieur Bizeul considérait l'attitude de ceux qui insultaient les vignerons biodynamiques lorsque lui était bien traité par l'équipe éditoriale précédente?
Est il monté sur la barricade (historiques en Roussillon) pour défendre ceux qui faisaient différemment? Ceux dont on disait qu'il était des arriérés, des rétrogrades? des illuminés? Ceux qui étaient jugés sur le fait qu'ils travaillaient « pas comme les autres » avaient ils comme défenseurs ceux qui travaillent chimiquement? Je ne me souviens pas que des foules de vignerons "traditionnels" se soient levés pour exprimer leur désapprobation devant ceux qui fracassaient le travail de certains.
A la suite, on peut lire ceci : "Libre à elles de diffuser de telles fadaises ou de défendre un modèle de vigneron "décroissant" et "tourmenté" poursuivant une "quête" personnelle sans se soucier du plaisir du client, celui qui paye, et reste ma priorité".
Celle ci me fait bien rire quand même. J'ai du mal à concevoir qu'un vigneron ne doive faire du vin que pour ses clients. N'est ce pas une quête, justement, que de suivre un chemin sur lequel on veut emmener ses vins?
Je ne suis pas vigneron, je suis un simple dealer de vins, mais celui qui me parle de ses vins en me disant " je fais ce que mes clients veulent", et ben le gars en question je lui achèterais pas de vins. Après, si c'est celui "qui paye" qui décide, peut être serait il heureux de voir certaines cuvées de Mr Bizeul plus accessibles à leurs bourses...
Sommes toutes, ce que je lis de la réaction de Mr Bizeul, c'est que lorsque le style de vin qu'il défend était bien représenté et constituaient le maitre-étalon du Roussillon, tout allait bien. Maintenant qu'un équilibre (léger) se forme, maintenant que la RVF se trouve plus ouverte elle passe directement dans la catégorie "biocon" selon lui. Il me semble qu'Antoine Gerbelle a apporté un vent intéressant mais ce n'est tout de même pas un défenseur des "vins de poney" que je sache.
Je continue de penser qu'il y a encore trop de choses qui me déplaisent dans la RVF mais que ce magazine a eu au moins le mérite de suivre l'évolution du paysage viticole actuel et d'apporter un éclairage sur des vignerons qui le méritent depuis des lustres.
Et puis un guide est constitué de journalistes qui suivent une ligne éditoriale, comme un journal, l'Humanité ne traitera pas toujours des mêmes sujets que le Figaro et surement pas de la même manière. Il en va de même des choix des dégustateurs, dans un sens comme dans l'autre, mais quand on a le vent dans le dos c'est évidemment plus agréable et on ne se soucis pas de ceux qui l'ont en pleine poire. Mais le vent tourne...