Pas si rat que ça...

Publié le par Antoine Grüner


Tu sais ce qu'on a toujours dit de la Syrah, elle est exigeante, dure, il lui faut du temps pour s'assouplir, se rendre présentable. C'est pas le Pinot de la hôôte, celui qui te séduit plus vite que la fille d'Armand. Ben je serais tenté de dire...pas forcément :) Tout ça, c'est dans la tête !! Ou du moins, c'est pas dans toutes les quilles. Je vous l'assure, moi même, tel que vous me lisez, la Syrah j'ai mis un temps fou à lui faire une place. Trop souvent de l'amertume, des finales pas "clean", des élevages trop marqués sur ce cépage...et j'en passe. J'en avait après elle. Je l'avoue publiquement ce jour, j'ai été stupide. Parce que y'en à qui parviennent à la faire enjôleuse la Syrah. Je crois même que chez Gramenon y z'ont la baguette pour ça. C'est grâce à eux que j'ai rencontré la belle. Terminé les rendez-vous ratés, les incompréhensions, les non-dit. J'aurais du le deviner qu'ils pouvaient faire des miracles. Ben oui, même si le Grenache et moi on s'entendait déjà comme Parker et Rolland, y'a quelques années sur ma première Mémé j'aurais déjà bien chevauché plus longtemps, alors le doute s'est immiscé... Et tout s'est éclairé lorsque fut débouché La Sierra du Sud... C'est incroyable comme on se fait toujours piéger. On imagine un truc et c'est le contraire qui te pète au nez et à la bouche. Et là, mème topo. La Syrah ne fut pas si rat que ça, elle donna même beaucoup. Je m'attendais à un nez fermé, austère, et je me retrouve avec des effluves enjôleuse de fruits rouges, puis de cerises, et même le "drapé" qui vient me prendre le nez. La bouche, tu la crois dure, tu penses que les arôme il va falloir aller les chercher avec les dents ( comme disait l'autre). Et comme un couillon tu te retrouve à croquer dans un fruit. La dessus la belle acidité grimpe le long de tes gencives, ta bouche est tapissé de ce gras impressionnant et les arômes ne te quittent pas...ne te quittent pas... "Ne me quitte pas !! " Pourrais tu crier...Mais sa longueur est tellement impressionnante qu'elle te tiendra compagnie durant de longues minutes. Elle continueras de te cajoler. Et on sait bien que les câlins, au début d'une histoire, c'est important. Et vu la belle, on se tiendra longtemps compagnie, des années et des années.

Publié dans Vendredis du vin

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